L’Intelligence Artificielle, les autrices et les auteurs

Citation :
« ...Et puis la mégalomanie de l’inventeur, possédé par l’impatience de se trouver dans la position de Dieu lui-même, c’est à dire d’avoir inventé quelque chose qui sache inventer ».
Roland Moreno

L’I.A. (Intelligence artificielle) est-elle aussi intelligente qu’on le dit ? Si oui quelle est sa forme d’intelligence ?
Lors de mes premiers échanges avec des amis qui datent d’environ un an, beaucoup de personnes disaient que l’I.A. la plus médiatisée, à laquelle nous avions tous accès gratuitement pour l’entraîner et nous avec : Chat GPT, était moins intelligente qu’un être humain et ne savait pas créer.
Il se disait ceci :
« L’I.A. compile, écrit sans faute d’orthographe,
exécute ce qu’on lui demande ».
Mais je n’étais pas d’accord car en la testant, j’ai tout de suite compris qu’elle en savait bien plus que n’importe lequel de mes chers amis et qu’elle savait déjà créer, dans la mesure ou elle réorganise les informations dont elle dispose de façon originale et en principe unique.

En poésie par exemple, elle ne m’a pas écrit un poème génial, mais en deux minutes pour un néophyte en poésie, cela suffit amplement.
L’intention sous forme d’ordre est donnée par l’auteur.trice,
cependant l’I.A. ne se contente pas d’exécuter sensu stricto, elle apporte aussi de nouvelles idées, non précisées dans le prompt.

Il me semble que la définition de l’intelligence artificielle (énoncée par Le Chat de chez Mistral I.A.) répond à la question sur sa forme d’intelligence :
« L'intelligence artificielle est un domaine de l'informatique qui vise à créer des systèmes capables de réaliser des tâches qui nécessitent normalement l'intelligence humaine. Cela inclut des capacités telles que la reconnaissance de la parole, la compréhension du langage naturel, la prise de décision, la résolution de problèmes et l'apprentissage.

Les systèmes d'I.A. peuvent être classés en deux grandes catégories :
- I.A. faible (ou I.A. étroite) : conçue pour accomplir une tâche spécifique. Par exemple, les assistants vocaux comme Siri ou Alexa, les systèmes de recommandation de films sur Netflix, ou les algorithmes de reconnaissance d'image.
- I.A. forte (ou IA générale) : capable de comprendre, d'apprendre et d'appliquer des connaissances de manière générale, comme un être humain. Ce type d'I.A. n'existe pas encore et reste un objectif de recherche.

L'I.A. utilise diverses techniques, notamment l'apprentissage automatique (machine learning), les réseaux de neurones, le traitement du langage naturel, et les algorithmes d'optimisation, pour analyser des données et prendre des décisions ou faire des prédictions. »

Quelle différence existe-t-il entre créer et générer ?
Les termes « créer » et « générer » sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils peuvent avoir des nuances différentes selon le contexte. Voici une explication des différences entre les deux :

Définition de créer : Le verbe « créer » implique généralement l'acte de concevoir ou de produire quelque chose de nouveau à partir de rien ou à partir d'idées originales.
Contexte : il est souvent utilisé dans des domaines artistiques, intellectuels ou conceptuels. Par exemple, un artiste crée une peinture, un écrivain crée une histoire, ou un entrepreneur crée une nouvelle entreprise.
Implication : il suggère une certaine originalité et innovation. La création implique souvent un processus subjectif et personnel.

Définition de générer : Le verbe « générer » signifie produire ou engendrer quelque chose, souvent à partir de règles ou de processus établis.
Contexte : il est fréquemment utilisé dans des contextes techniques, scientifiques ou automatisés. Par exemple, un programme informatique génère un rapport, une centrale électrique génère de l'énergie, ou un algorithme génère des recommandations.
Implication : il suggère un processus plus mécanique ou systématique. La génération est plutôt objective et reproductible.

Voici deux exemples pour illustrer la différence :
Créer : un compositeur crée une symphonie.
Générer : un logiciel génère une mélodie à partir d'un algorithme.

En résumé, « créer » met l'accent sur l'originalité et l'innovation, tandis que « générer » se concentre sur la production à partir de processus ou de règles établis.
(Source : Le Chat de chez Mistral d’après informations du web).

Comment savoir si un texte est généré par une I.A. ou écrit par un être humain ?
La distinction n’est pas toujours de type binaire : oui ou non, noire ou blanche. En effet un texte humain peut être corrigé, complété par une I.A.et vice-versa.
L’apport des I.A. est variable selon le besoin des auteurs.trices : idée de plan, correction langagière par l’écriture ou la réécriture de fragments ou de chapitres, apport d’idées jusqu’à la rédaction entière de livre à partir d’un thème.

Un premier label a été créé pour garantir qu'un livre a bien été complètement écrit par un humain et non par une intelligence artificielle. Ce label, nommé « Création humaine », est le fruit d'une collaboration entre la maison d'auto-édition Librinova et la société Création Humaine
Il vise à certifier que l'œuvre est le résultat d'une création humaine, en réponse à la prolifération de livres entièrement ou partiellement rédigés par des I.A.
Ainsi, plusieurs critères garantissent au lecteur que le livre qu’il a acheté n’a pas été écrit par un robot. Parmi eux, un engagement contractuel de l’auteur attestant que son œuvre a été entièrement pensée et rédigée par un être humain. Le contenu du livre subira ensuite l’analyse de plusieurs détecteurs de textes artificiels, puis l’auteur sera soumis à un entretien professionnel.
Il en coûte 99 € pour certifier un seul ouvrage. Cette somme s’ajoute à l’investissement de départ dans la réalisation d’un livre dont on ne maîtrise jamais totalement la trajectoire de vente. 
 
Des badges mentionnant « assisté partiellement par IA » et « rédigé par IA » figurant sur la couverture des livres pourraient aussi voir le jour.  

Se pose aussi la question du sens : pourquoi vouloir se priver de ce nouvel outil qui facilite la vie et augmente la productivité ? La réponse à cette question réside dans les valeurs humaines et les moyens financiers que chacun veut et peut y consacrer.

Des logiciels « contrôleurs » de l’écriture humaine
Les logiciels de détection de textes générés par I.A. montrent une efficacité variable. Certains outils, comme Winston AI, sont considérés comme très professionnels et efficaces, capables de détecter avec une grande précision les textes générés par I.A.
Ces logiciels de détection sont de plus en plus sophistiqués, mais pas infaillibles, ils évoluent en même temps que l’I.A. elle-même.

On accuse l’I.A. de puiser, voire de piller notre humanité, enfin nos connaissances. Les auteurs et les créateurs se sentent menacés.

La question à 1 € : l’I.A. va-telle se substituer aux professionnels ?
Oui c’est évident, elle s’y substitue déjà. Elle apporte des moyens à ceux qui en ont peu. Mais elle remplace aussi des moyens humains chez ceux qui en veulent plus, qui veulent gagner encore et encore du temps et de l’argent, nonobstant les conséquences humaines et économiques à l’échelle collective. Hélas pendant que certains s’enrichissent à l'extrême, d’autres s’appauvrissent.
Les professions menacées sont toutes celles que l’I.A. peut a priori remplacer : les journalistes, les conseillers en rédaction, les correcteurs, les traducteurs, les illustrateurs et même les écrivains.
Se pose ensuite la question de la qualité créative (originalité et non uniformité) des supports obtenus.

Où en est-on de la législation ? Comment protéger les auteurs.trices ?
Voici la position de la Scam (Société Civile des Auteurs Multimédia) :
L’évolution de l’intelligence artificielle a pris un tournant décisif. Elle offre de nouveaux outils de création dont le potentiel est très prometteur. Cette évolution stimulante pour les acteurs de la création doit respecter leurs droits.
A ce titre et s’agissant en particulier des modèles d’intelligences artificielles génératives, seul le principe intangible d’une transparence sur les données d’entraînement et sur les contenus générés pourra apporter des garanties aux citoyens et aux créateurs sur le respect de leurs droits.
(Source infolettre de la Scam)

La relation avec l’I.A., quelques avantages et inconvénients
L’être humain étant polymorphe aussi bien physiquement que moralement, l’I.A ; c’est aussi le gros rêve des fainéants et des mercantilistes : avoir un blog conduit par une I.A. serait une poule aux œufs d’or !
Mais en mars 2024, d’après les spécialistes de marketing digital, Google a fait une mise à jour qui reconnaît le contenu majoritairement créé par une I.A. et a commencé à le pénaliser.

L’I.A. est froide et logique mais elle ne juge pas. Comme Internet, elle est disponible à toute heure du jour et de la nuit, autrement dit serviable -ou corvéable- à merci, gratuitement ou moyennant un abonnement pour les versions étendues.
Elle fait de nous des êtres plus productifs c’est certain, à condition d’avoir suffisamment de lucidité. Fera-t-elle de nous des êtres plus heureux ou au contraire plus exigeants et supportant de moins en moins les imperfections des relations humaines ordinaires : approximatives, conflictuelles, frustrantes ?

Pour finir quelques mots au sujet de mon expérience d’utilisatrice : pour des essais de fiction l’I.A. de Chat G.P.T est très rapide, polie, assez moraliste et positiviste. Pour de la recherche d’informations l’I.A. de Mistral produit une réponse synthétique, plus instantanée que le café.

N’hésitez à m’envoyer par mail votre point de vue ou retour d’expérience avec l’I.A. au sujet de l’écriture.
P.F.

A bientôt



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